Quand on regarde l'horizon
Dans deux mois l'année scolaire se termine. Je serai séparé de la personne à qui je tiens le plus au monde. Nous sommes tous les deux conscients de cela. On n'en parle pas, on ne l'évoque pas, on sait ce que ça nous fera, à l'un et à l'autre. On profite des moments présents qui s'offrent à nous et que nous créons ensemble. On profite que l'autre est encore là, sans penser que très bientôt, il n'y aura plus de contatc physique.
Vendredi on est allé à la plage. On a marché tout du long, jusqu'à la partie rocheuse. On a crapahuté un bon moment, on a sauté partout, on s'éclatait bien. On a vu qu'on pouvait aller de pierre en pierre, au milieu de l'eau, et avancer comme ça sur une bonne vingtaine de mètres.
On a atteint un espace suffisamment large pour qu'on puisse s'y asseoir à deux, et on a regardé l'horizon. Silencieusement, l'un contre l'autre.
Juste elle et moi.
Comme elle faisait une drôle de tête, je lui demandais si ça allait. Elle a murmuré, sans me regarder :
- On dit que quand on regarde l'horizon de la mer, tous nos plus beaux souvenirs refont surface.
Et je comprenais ce qu'elle voulait dire. Pour qui savait écouter, l'absence des bruits de la ville, le son des vagues, les murmures du vent, l'odeur des algues, les couleurs de la mer, et celles du ciel... pour qui savait écouter ce pouvait être fabuleusement paisible et reposant. Mon amie et moi, on est restés silencieux. Ca nous mettait dans cet état où on n'est pas heureux, ni mal, juste... bien.
Cette escapade fait parti de ces nombreux moments que j'ai partagé avec Elle. Et c'est de cela que vous devriez vous souvenir, quand une personne vous manque. Vous ne devriez pas écoter le sentiment de manque, mais vous rappelez, au-delà de la personne même, les sentiments et les expérience que vous avez partagé ensemble.