l'OMBRE d'un ANGE

La vie s'en va, la vie s'en va

   Il faisait chaud, pendant la journée. Pas d'une chaleur suffocante, mais celle agréable que je ne saurai définir exactement. J'ai aperçu les veines de mon coude, qui saillaient sous la peau, grossies par l'effet de chaleur. J'ai suivi le tracet bleu, qui se perdait d'un côté dans mon avant-bras, et de l'autre vers l'épaule. En posant un doigt au pli du coude, je pouvais sentir la pulsation, à travers la veine. La vie circulait, sans maux, sans problèmes. A ce moment là, de mauvais souvenirs me sont revenus. Des images, pour la plupart imaginées, pour d'autres réellement incrustées dans ma mémoire. Et une phrase, lue sur la quatrième de couverture d'un livre, qui me travaille en ce moment : "Où le sang [...] coule plus souvent que les larmes.".

   Je me suis rappelé comment la vie pouvait s'échapper, rapidement. Je me suis rappelé comment j'imaginais la sensation que l'on a, quand on sait qu'on perd connaissance. A cause de la perte de sang, trop conséquente. Je me rappelle ces tâches pourpres, par terre, sur le carrelage. Ca coulait littéralement de ma blessure.

   Quand le sang coule, la vie s'échappe plus vite encore. La vie s'en va, la vie s'en va. Elle revient rarement sans cicatrices. Les petites cicatrices disparaissent, beaucoup restent. Encore plus restent là haut, dans nos têtes. Là-bas, ça cicatrise rarement.

   Profitez de la vie tant qu'elle est encore là. Carpe diem, comme écrivaient certains poètes de la Pléiade. C'est du latin, cela signifie "vis le moment présent". Et il y a ces phrases, qu'il ne faut pas oublier : "Vis le moment présent comme si c'était le premier" ; "Vis le moment présent comme si c'était le dernier".

   Parfois le sang coule autour de vous, mais vous ne vous en rendez pas compte, que ma phrase soit métaphorique ou à prendre au sens littéral.

   Le sang d'une amie a coulé, il n'y a pas si longtemps encore. J'aurai donné tout ce que j'avais pour endurer sa souffrance à sa place, lui épargner... tout ça. Je m'en serais peut-être mieux sorti sur le moment, peut-être pas. Mais elle n'aurait rien eu.

   Je sais que tu liras ces mots, tôt ou tard, et je me rapelle ta réaction quand tu les as entendus pour la première fois. Désolé. J'y pense, des fois, j'y pense, et je n'oublie pas. Je n'oublie rien. J'aurai donné ma vie pour toi. Je sais ce que t'en penses, mais c'est mon ressenti, désolé. S'il le fallait, je serai prêt à la donner, rien n'a changé, et rien ne changera. Le mot que tu as gardé, lui aussi, ne changera pas.

 

P.S. : Si commentaire il doit il y avoir, je n'en souhaite aucun sur les deux derniers paragraphes. Merci.



12/04/2011
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