l'OMBRE d'un ANGE

Le genre tenace, comme rêve

   Il y a quelques années, il y avait un rêve, qui revenait souvent dans mon sommeil. Presque un cauchemar. Le genre tenace. Je ne l'ai jamais oublié, et aujourd'hui, même s'il n'est pas revenu, j'y repense. Sans doute que parce que je ne l'ai jamais oublié il n'a jamais ressenti le besoin de se manifester une nouvelle fois.

   Je suis dans un espace clôt. Dans une grande pyramide à quatre faces. Sous mes pieds, du sable, type désert de sable. Type Egypte. Tout comme les pyramides, toujours à quatre faces, qui s'alignent pour former des couloirs. La pierre, sa forme et sa couleur, me rappelle étrangement les images qu'on a tous pu voir sur l'Egypte ancienne.

   Je me vois avancer dans le sable, de dos, à une dizaine de mètres. Puis soudainement je suis en vue interne, je vois par mes propres yeux. Il ne fait pas chaud, ni froid. En fait je ne ressens rien, ni température, ni aucun touché. Mon sens ne fonctionne pas. Je me sais enfermé, et en train de rêver, mais il y a cette angoisse. Pesante, réelle, car je me souviens que malgré les apparences, je ne suis pas seul. Non. Il y a un peu de lumière, mais l'atmosphère est jaune, probablement parce que le sable renvoie cette couleur. La pierre, aussi, du coup, a cette teinte jaunâtre. Mais je les sens, presque, autour de moi. Je ne les vois pas, mais je les sens.

   J'avance.

   Je tourne à un angle. Au bout, une ombre, fugace, passe. J'ai peur. Je cours. Je les sens qui me talonnent, tout près, derrière.

   Et j'erre dans les couloirs, sans trouver la sortie. J'ai l'impression que des heures entières passent ainsi. De temps en temps la vue s'élève, je sors de mon corps, et me voie courir, tout en bas, comme si je me regardais de tout en haut de la voûte. Je n'entends plus rien, puisque je suis trop loin, mais je voie, et c'est encore pire : silhouette minuscule et paniquée qui court comme un fou, trébuche dans le sable sans tomber, et continue. Et je sais que ça c'est moi.

   Finalement, après un temps inquantifiable, je me réveille. Je me redresse dans mon lit, en sueur, le souffle court et silencieux. C'est le milieu de la nuit, le silence n'est troublé que par ma respiration saccadée et les battements de mon coeur qui cognent sourdement à ma poitrine. Je lève une main tremblante pour essuyer la sueur de mon front.

   Je reste réveillé jusqu'à l'aube tellement j'ai peur de me rendormir et de retourner là-bas.

   A l'aube, je dois me lever.

   Une nouvelle journée commence.

   Je n'ai jamais pu l'oublier, surtout quand il m'est arrivé de le faire trois nuits de suite. Le genre tenace, comme rêve.



14/04/2011
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