Le solitaire
J'ai fait un rêve. Il n'était pas étrange, pas plus q'un autre. Mais celui-là il est particulier parce qu'en y réfléchissant, je lui ai donné un sens.
Je danse avec une fille. Un slow.
On danse pendant des heures, sans s'arrêter. On est tranquilles. Je crois que je change deux fois de partenaire, mais c'est subtil, c'est fugace, c'est juste une impression, comme toujours dans les rêves. Et puis là, d'un coup, je sais que je danse avec une de mes meilleures amies. Mais dans mon rêve on n'est plus amis, mais profondément amoureux l'un de l'autre. Et tout change. Je sais qu'on s'aime, tous les deux, qu'on est des âmes soeurs, et qu'on nage dans le bonheur.
Mon interprétation ?
Peu importe avec qui je danse, et combien de temps, le rêve dit juste que j'ai désespérément besoin d'amour.
Seulement voilà : je suis un solitaire. J'ai pas envie de faire comme mon frère, et comme tant d'autres personnes avant lui, j'ai pas envie de courir après l'amour, ou après l'Amour, et de finir super timide avec plein de complexes. J'ai pas envie de me prendre la tête avec tout ça toute ma vie durant. Non merci. La quête de l'âme soeur c'est pas pour moi.
C'est beaucoup plus sage de chercher à vivre avec soi-même, juste avec soi. Je ne dis pas que je renonce à l'amour, mais ce n'est pas parce que je suis célibat que je vais lui courir après. Ce n'est pas parce qu'on ne se sent pas aimé qu'on doit à tout prix chercher l'amour. Eh les gens ! Réveillez-vous !!! Le truc c'est pas de chercher à vivre avec quelqu'un, il y a des personnes qui sont pas faite pour ça. Le truc c'est de savoir vivre avec soi, juste avec soi, et personne d'autre. De pas essayer d'échapper à la solitude. De ne pas trop l'accepter non plus. Le truc c'est de pouvoir vivre seul (et je dis bien "pouvoir", je ne dis pas qu'il faut absolument, je dis qu'il faut SAVOIR), et en même temps d'être bien dans sa tête. De rester rationnel, réaliste, et sans complexes. C'est ça un solitaire.
Et si je suis capable d'écrire ces lignes c'est parce que j'en suis un, peut-être, de solitaire. "Je suis le garçon qui ajuste sa capuche et s'enfuit dans la nuit". Ce sont mes mots, et malgré les années qui écartent ce jour où je les ai écrits et cet article que vous lisez maintenant, rien n'a changé, cette phrase est toujours aussi véridique pour moi.